mardi 29 octobre 2013

Tabarnak

  Le weekend du 19 octobre, j'ai eu le plaisir de rencontrer en chair et en os Marianne, une amie lolita québecoise avec laquelle je corresponds par courrier (parce que les lettres, c'est chouette). Elle est venue passer quelques jours à Paris pendant ses vacances, nous en avons donc bien évidement profité pour nous voir et faire quelques activités typiquement lolita (et touristiques). C'est toujours un peu fou de rencontrer enfin quelqu'un que l'on ne connait qu'au travers d'échanges de lettres et par l'intermédiaire d'internet, mais Marianne est définitivement chouette.

Le samedi, nous nous sommes retrouvées pour aller voir l'exposition Désirs et volupté à l'époque victorienne au musée Jacquemart-André. Le musée en lui-même est superbe et c'est toujours agréable de visiter une exposition dans un si joli cadre. L'exposition en elle-même en revanche, même si correctement construite, n'est pas renversante. On peut y voir de très belles pièces (et d'autres un peu plus... surprenantes qui nous ont bien fait rire) de célèbres peintres anglais, mais à part quatre ou cinq tableaux, je n'ai pas été plus sensible que cela aux œuvres exposées (sur une cinquantaine, c'est déjà pas mal me diras-tu). Il s'agit d'une exposition faisant l'éloge de la beauté féminine sous le règne de la reine Victoria. Le parcours est divisé en plusieurs thématiques comme "Les femmes fatales", "Le culte de la beauté" ou encore "La beauté du nu". Le contexte dans lequel l'engouement pour ce type d'esthétique est apparu est expliqué au fil des tableaux et m'a paru très intéressant (et so rorita desu). Ci-dessous, les quelques peintures m'ayant le mieux plu. Les roses d'Héliogabale est vraiment impressionnant en vrai et toutes ces fleurs ont l'air d'avoir été rajoutées à la truelle comme pour cacher grossièrement quelque chose, c'est assez rigolo. C'est le genre de peinture Tumblresque devant lequel j'aurais pu rester un bon moment si seulement il n'y avait pas eu autant de monde dans une si petite pièce.

Les roses d'Héliogabale, Sir Lawrence Alma-Tadema, 1888
A gauche : Andromède, Sir Edward J.Poynter, 1886 ; A droite : Crenaia, la nymphe de la rivière Dargle, Lord Leighton, 1880
A gauche : La Couronne de l'amour, Sir John E. Millais, 1875 ; A droite : Elaine, John M. Strudwick, 1891

J'ai été particulièrement sensible à ces deux dernières œuvres, à l'Elaine de Strudwick surtout pour son côté légèrement Mucha-esque et cette esthétique globale qui m'a immédiatement fait penser aux contes russes ayant bercé mon enfance.
Si ça t'intéresse, l'expo se visite jusqu'au 20 janvier 2014. Sinon, le site de l'exposition résume fort bien le tout et on peut y voir beaucoup des tableaux présentés (et en plus sur le site tu n'auras pas à subir le médiocre agencement des tableaux et la lumière pas tip top).
Nous avons enchaîné par un petit saut à la boutique Btssb, pèlerinage habituel de la lolita venant en touriste à Paris.

Photo par Zuzudemons, merci à elle !

 Et nos outfits dans la foulée. J'ai voulu faire honneur à Marianne en portant une tenue à l'esthétique plus classical lolita. Je portais d'ailleurs une blouse achetée chez Anecdote - Axes Femme ayant ouvert récemment dans le Marais. Marianne quant à elle était fidèle à elle-même dans une robe Mary Magdalene et une veste provenant également de chez Axes Femme.


  Le lendemain nous avons passé la journée au château de Versailles. Y aller un dimanche n'est pas la meilleure des idées, mais j'ai été très heureuse de m'y rendre en dépit de la foule. Et tandis que nous nous baladions à travers les galeries du château, nous avons aperçu une lolita japonaise en Juliette et Justine. Marianne me poussait à aller lui parler, parce qu'elle était franchement classe. Au final, on n'a pas osé. Je regrette un peu, mais la bougresse n'ayant même pas daigné nous jeter un regard alors que nous lui faisions de grands sourires, je me dis que ce n'est pas bien grave. Et après l'avoir suivie en courant presque (parce qu'elle marchait vite, la coquine) en prenant moult photos d'elle de dos (floues pour ma part), nous l'avons finalement perdue de vue dans un escalier. Ainsi s'évapora la jolie lolita japonaise en JetJ.

On l'a stalkée pendant un bon moment quand même.

  Nous avons discuté d'un tas de choses en marchant dans les jardins, mais ce qui m'a le plus marquée - voire choquée - c'est le fait qu'au Québec, les lolitas sont tellement lifestyle qu'elles ne boivent jamais d'alcool et n'évoquent même pas le sujet. Il en va de même pour la drogue et le sexe qui semblent être des choses taboues dont on ne parle absolument jamais. Marianne a donc été assez amusée je crois lorsque je lui ai raconté qu'en France, nous étions des débauchées qui n'avaient aucun mal à prendre la cuite devant Notre Dame, à fumer des splifs et à parler de sexe ouvertement. Je savais bien qu'au Québec le style prédominant était le Classical Lolita, mais j'étais très loin d'imaginer que les lolitas là-bas faisaient des jeux à boire en remplaçant l'alcool par du thé.
La France, le pays de toutes les décadences.
D'un autre côté, je trouve vraiment belle cette recherche de pureté et de valeurs anciennes, mais le lolita guindé n'est vraiment pas ce à quoi j'aspire (Marianne non plus d'ailleurs ; Elle fume le narguilé, cette rebelle). Du coup, ça m'a donné envie de m'intéresser un peu aux comportements des groupes lolita à travers le monde, histoire de voir si en France on est vraiment débauchées ou si c'est le Québec qui est trop pouet-pouet.

On en a profité pour se la péter devant le château :



  Nous avons clôturé cet agréable weekend par un goûter tardif chez Ladurée, incarnation du luxe à la française. Je préfère le Ladurée Bonaparte au Ladurée des Champs Élysées pour son cadre très XIXe siècle, orientaliste, toussa toussa et qui me fait toujours penser à Proust (et puis c'est surtout un peu moins touristique).


 Étant arrivées tardivement, le choix de pâtisseries disponibles était restreint (il n'y avait plus rien à la rose-framboise ; Tristesse). Je me suis rabattue sur une Tentation, un délicieux gâteau au chocolat noir et à la framboise. Après tout, il n'y a rien de mieux qu'un gâteau au chocolat pour accompagner un chocolat chaud (le meilleur que j'ai pu boire jusqu'à lors, très certainement).


Marianne de son côté a opté pour un Saint Honoré à la pomme, parce que le Saint Honoré, c'est quand même la pâtisserie typiquement parisienne.


Ce fut un très chouette weekend et j'espère que l'on aura l'occasion de se revoir prochainement, en France ou au Québec. En attendant, j'essaie de m'entraîner à chopper l'accent. Calice, c'pas si pire !

3 commentaires:

  1. *w*
    Oh c'est tellement classe de rencontrer une correspondante lolita !

    Et mon dieu nous sommes des débauchééééééés ! XDDD
    Mais ça vaudrait le coup de mener notre enquête sur les humes et coutumes rori dans les différents pays ! Cela ferait même un bon titre de livre tiens ! XD
    (déjà on sait qu'avec les anglaises ont est à peu près pareils XD)

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    1. Oui, nous sommes bien des pochtronnes débauchées. C'est assez rigolo d'ailleurs de voir ue les québécoises sont comme ça alors que Tamie qui est canadienne nous invite carrément à prendre la cuite devant Notre Dame. Comme quoi, un tas de choses peuvent changer simplement en passant la frontière...
      Et, effectivement, ça serait intéressant. Il me faut faire un pèlerinage lolita à travers le monde pour enquêter. Tu me suis ?

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    2. Haha c'est bien la preuve que ce sont des être humains normaux !
      Passé la douce frontière française elles retrouvent la raison ! 8D (non je n'en fais pas trop, jamais ! )

      Oh oui je te suis avec grand plaisir, mains dans la mains chevauchant une licorne à 8 pattes !
      J'ai fait l'Autriche elles semblent très lifestyle, mais je n'ai pas pu creuser si c'était juste de l'apparat ou bien de vrai coutumes x)) il va falloir y retourner ! 8D

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