vendredi 25 octobre 2013

Public Image Ltd

   Johnny Rotten, c'est ce mec qui chantait dans un groupe vaguement connu qui te dit peut-être quelque chose : les Sex Pistols. Johnny Rotten, c'est un peu l'une des figures emblématique de ce petit mouvement sympa qui s'appelle le punk. Johnny Rotten c'est un peu l'une des personnes que tu divinifies pour un tas de raisons et notamment pour tout ce qu'il représente. Bah Johnny Rotten, mon amie Zoé et moi on l'a vu mercredi 23 octobre. Enfin, ce n'était pas que lui, hein. On a vu PiL, le groupe que l'ancien chanteur des Sex Pistols a formé après la séparation de ces derniers. C'est un groupe vachement chouette et totalement culte de la période post-punk, d'où l'atmosphère très étrange de leurs morceaux. Si tu n'as jamais écouté PiL, va vite y jeter une oreille, au moins pour ta culture gé. Je te passe l'histoire globale du groupe et les conditions dans lesquelles leurs albums ont été enregistrés, Wiki te racontera tout ça bien mieux que moi (mais pour résumer, ça parle de budget explosé, de drogue et d'influences musicales variées. C'est que dans post-punk, il y a tout de même punk). Quoi qu'il en soit, voir Johnny Rotten se trémousser sur scène relevait pour nous du rêve tant cet homme est un parangon du punk et une icône vivante de l'histoire de la musique.

  On s'est faites belles pour l'occasion et on a fait péter le stuff Vivienne. J'ai pour ma part opté pour du punk élégant (parce que ça n'est pas incompatible) en ressortant un veston Vivienne Westwood trop grand que je n'avais plus mis depuis longtemps ainsi qu'une veste un tartan sur laquelle il faudrait que je couse quelques patches. Zoé de son côté était absolument parfaite dans sa mini-jupe en simili cuir (qu'elle avait tout à fait sérieusement prévu de retirer par la suite, haha) et son fameux tshirt aux cowboys Vivivenne Westwood.

 Veston, sac et bijoux Vivienne Westwood, jupe Alice and the Pirates, blouse et veste offbrand, Creepers Underground.


  Eh bien ma foi, ce concert fut à la hauteur de nos espérances, et même plus (même si le prix du billet n'était, lui, franchement pas très punk. Mais who cares, on a vu Johnny). Nous étions arrivées en avance afin d'être certaines d'avoir une bonne place. Et cette avance nous a valu deux places tout devant, à la barrière, à quelques mètres de notre idole. J'avais vu les Buzzcocks cette année au Hellfest (programmés le lendemain du concert de PiL) et bien qu'il s'agisse d'un groupe que j'adule, j'avais été plutôt déçue de leur prestation. Je craignais donc d'être de nouveau confrontée à un sentiment de cet ordre. Mais que nenni. Johnny Rotten a une présence scénique incroyable, une maîtrise absolue de l’éjection de choses par le nez, une pêche hallucinante (la magie du whisky, très certainement) et je n'ai pas pu détacher mon regard de lui (sauf de temps en temps pour jeter un œil au très charmant guitariste ; Faudrait pas qu John ait le monopole non plus, hein). C'est même fou, mais je lui ai trouvé un certain petit côté Anna-Varneyesque par moments. J'adorerais qu'ils se rencontrent un jour ces deux-là, d'ailleurs.
Sur le trajet pour aller au concert nous n'avions de cesse de nous dire que "bordel, je pensais pas que ce jour arriverait" et que "fuck, je me sens comme une groupie des One Direction" parce que "blblbl je me sens bizarre, comme si j'avais un essaim d'abeilles bourrées dans le ventre", mais ce jour est finalement arrivé, et plus jamais je ne me moquerai des jeunes filles en fleur pour qui espérer voir Justin Bieber en vrai est l'accomplissement d'une vie. 
Au final, j'ai versé un petit torrent de larmes lorsque vint le tour de (This is not a) Love Song  - ma chanson préférée, j'ai hurlé, je suis restée immobile face au regard fou de Johnny telle une grenouille fascinée par les phares d'une voiture, on a  - malheureusement - échappé aux moshpits et à la fin, lorsque tout le monde s'en alla et que les quelques fans restants se sont mis à supplier les ingé son de nous lancer les quelques précieuses reliques oubliées sur scène, on a été tristes de ne pas avoir ni la setlist ni les baguettes mais... j'ai hurlé "THE TOWEL ! GIMME THE TOWEL ! THE TOWEL PLEAAAASE", et on a donc finalement choppé la Sainte Serviette avec laquelle Johnny Rotten s'est épongé le visage. Je peux te dire que ça a fait des jaloux, parce que bon, baguettes < setlist < Mighty Towel. La sueur de Johnny Rotten, lecteur. Est-ce que tu réalises, bon sang ? Nous, non. On n'a pas réalisé de suite. D'ailleurs pendant tout le concert on n'en revenait pas. Ce n'est qu'une fois le show terminé qu'on s'est dit "quoi, déjà ? Mais ça n'a duré qu'une demie-heure, là, non ? ... Oh. Et. Tiens. Dis-donc. On a la sueur de Johnny. On fait du vaudou ?". Zoé a suggéré l'idée de créer un philtre d'amour avec, je suis convaincue que ça fonctionnerait pas mal. En tout cas, si tu veux savoir la vérité, Johnny Rotten sent la meuf.

Mon appareil photo a décidé de faire le punk ce soir-là : toutes mes photos sont tellement rebelles qu'elles sont floues. Sauf deux qui sont presque regardable (même si cramées et tout, mais comparé au reste, c'est vraiment du HD).


Mais le principal, ça reste quand même le fait qu'on ait la Sainte Serviette (que nous avons donc coupée en deux).

Mon fragment du Précieux, (presque) sous vide.

  On a également eu l'occasion de sympathiser avec un couple de punks néerlandais que nous avions repéré très tôt, le mari en déambulateur étant superbe avec son veston au dos duquel il était inscrit "I don't care about what people say". Ils étaient là en lune de miel, et c'était la dixième fois qu'ils voyaient Public Image Limited. C'était chouette de discuter un peu avec eu, ça fait quatre ans qu'il baroudent un peu partout à travers l'Europe pour voir leurs punks préférés se produire sur scène. Je les ai trouvés vraiment beaux.
Et Zoé s'étant offert un t-shirt PiL, on en a aussi profité pour papoter avec le vendeur, un type à l'accent écossais bien marrant comme j'aime, qui fut assez étonné de voir d'aussi jeunes personnes que nous assister à un concert de punk. C'est vrai que la moyenne d'âge de la salle devait tourner autour de 50ans. Mais que l'on ai 18 ou 55ans, je crois que nous partagions alors tous la même émotion.

Le beau monsieur en déambulateur à la fin du concert.

Le concert a été filmé, tu peux voir tout ça ici. Et tu peux même nous spotter quelques secondes à la barrière, sur la droite (et vers 1h19 tu peux même m'entendre gueuler "Johnny !!").
Sur ce, "vive la révolution !".

4 commentaires:

  1. Damn gurl, those legs. Et Zoé qui est si parfaite avec ces cheveux ! J'ai hâte de voir l'autel en l'honneur de la (moitié de) Mighty Serviette, d'ailleurs.
    On sent votre amour dans ces lignes, c'est beau.

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    1. C'était juste blblblbl, j'ai hâte que Mila et Tiya aillent voir les One Direction pour que l'on puisse partager nos expériences de jeunes filles en fleur.

      Il faudra attendre un peu pour l'autel, je compte faire ça dans la petite chapelle privée de mon futur petit manoir dans le Caucase (j'ai décidé d'entreprendre en attendant une quête de saintes reliques pour décorer ce futur lieu sanctifié ; Prochaine étape dans ma quête : récupérer quelque chose lors du concert d'Amon Amarth (je vise la setlist, j'ai peur de mourir écrasée si je cherche à avoir un pick ou une baguette)).

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  2. Excellent article, on sent bien que ça t'a fait vraiment plaisir de t'y rendre.

    J'aurais adoré m'y rendre aussi, et entendre (This is not a) Love Song en vrai... PiL est un groupe qui m'a toujours fasciné, que ce soit vis-à-vis de son histoire ou de la musique, et j'adore le post-punk, je t'envie vraiment sur ce coup là ! En tout cas ton article m'a bien fait sourire.

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    1. Haha, ça m'a fait pire que plaisir. Il y a des groupes dont je suis bien plus fan que de PiL et que j'ai déjà eu l'occasion de voir une ou plusieurs fois en live (In Flames, Amon Amarth et Ghost par exemple, pour ne citer que ces trois-là), mais même si j'ai versé quelques larmes et que je fus émue lors des concerts desdits groupes, voir PiL m'a émue de manière exponentielle. Les vieux groupes qui représentent à eux seuls tout une culture tendent à me bouleverser (voir Motörhead m'a procuré un peu le même sentiment).

      Johnny a encore énormément d'énergie et mine de rien, PiL tourne encore pas mal. Je te souhaite sincèrement de pouvoir les voir en chair et en os (et en whisky) un jour.

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