lundi 10 décembre 2012

La sortie du dimanche - Ai Weiwei : Never Sorry


 " La principale différence entre les hommes et les chats, c'est que les chats ne pensent pas à refermer les portes derrière eux "
Ai Weiwei

            Cette semaine, j'aurais mieux aimé avoir un compte-rendu d'exposition ou d'opéra à vous exposer mais manquant de temps c'est au cinéma que je me suis rendue, ce qui est loin de me déplaire. En effet, je suis allée voir Ai Weiwei : Never Sorry de Alison Klayman, un documentaire très riche sur celui qui fut élu artiste le plus influent en 2011.

Si l'homme qui fut le penseur du stade des Jeux Olympiques de 2008 est si renommé aujourd'hui, c'est avant tout parce qu'il est un activiste très controversé dans son pays natal, la Chine, célèbre pour son gouvernement dictatorial se masquant sous un nom de république populaire. Ai Weiwei à qui la notion de transparence tient particulièrement à cœur s'est donc engagé pendant plusieurs années à dénoncer le gouvernement chinois et sa tyrannie. Le film s'axe par ailleurs très clairement sur ce côté rebelle de l'artiste et les problèmes encourus par les chinois tels que lui ou Liu Xiaobo luttant pour la liberté d'expression dans leur patrie. 
Le documentaire nous propose donc une immersion dans l'univers de Ai Weiwei, depuis son studio peuplé de chats à ses expositions, en traitant le tout sous l'angle d'un dissident qui a pour but d'en finir avec la censure grâce à l'art. C'est là-même l'intérêt de ce documentaire, car il traite à la fois de l’œuvre, la vie et l'activisme de Ai Weiwei.
C'est d'abord la dimension artistique qui nous est présentée, dimension elle-même indissociable des deux autres puisque son art est largement inspiré par son vécu, et très controversable, prônant par exemple l'individualisme dans un pays communiste. Le film aborde également la vie de l'artiste, vraiment poignante, de la révolution culturelle à aujourd'hui. Enfin bien sûr, son activisme est grandement mit en lumière, et tout particulièrement les quatre ans qu'il aura fallu à Ai Weiwei afin d'établir la liste des milliers d'enfants morts lors du séisme du Sichuan en particulier grâce à son blog désormais censuré, puis Twitter. Le film est par ailleurs parsemés de passages amusants dans lesquels le gouvernement et la police chinoise sont tournés en ridicule.

L’œuvre la plus célèbre de Ai Weiwei : "Dropping a Han dynasty urn".

 " Briser un vase néolithique? Ce n'est pas grave. L'art doit se renouveler" est le message que Ai Weiwei fait passer à travers ce triptyque. C'est cela qui est assez fou d'ailleurs, avec ses photos. Il est impossible de se méprendre sur leur sens.

Le film présente Ai Weiwei comme un personnage à la fois drôle, réfléchi, provocateur, mais surtout très humain. Alors au fond, Ai Weiwei est-il un artiste éminent, un blogueur populaire ou un dissident ? Un peu de tout ça, très certainement.

En bref, Ai Weiwei : Never Sorry est un film particulièrement touchant, riche et bien construit qui permettra à ceux connaissant peu ou mal l’œuvre de ce monsieur de se faire une bonne idée de son travail et de sa personne, et de découvrir de manière plus concrète son intimité pour ceux qui le connaitraient déjà.

J'aimerais vous en parler un peu mieux et de manière plus construite étant donné que j'ai réellement adoré ce documentaire, mais j'ai des partiels à potasser. Sur ce, je vous renvoie au très actif Twitter de Ai Weiwei, la traduction en anglais ici pour ceux qui ne comprendraient pas le mandarin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire