vendredi 3 janvier 2014

Blow your trumpets Gabriel

  Salut mes petits canards, j'espère que ça gaze pour vous (surtout des enfants). J'ai été absente de mon blog ces derniers temps, fêtes de fin d'année obligent. J'ai donc remplacé Noël par Yule comme je l'avais évoqué, le Champagne par du wassail, le Père-Noël par le Julbock, le sapin par des branches de gui. C'était sympa et j'espère que ce sera encore plus chouette l'an prochain. Côté Saint Sylvestre, c'est un truc que je n'ai jamais fêté, préférant passer ma soirée au cinéma à mater du Grindhouse ou des films indépendants d'esthète totalement amphigouriques. Mais le 31 reste un prétexte à passer la soirée entre amis avec du saucisson et de la vodka comme on a l'habitude, et ça, ça vaut bien tous les films chelous du monde. Quant aux bonnes résolutions, je n'en ai jamais pris, je suis beaucoup trop YOLO comme meuf pour ce genre de choses. J'espère que la fin de l'année s'est bien déroulée pour chacun d'entre vous, que vous ayez festoyé ou non. Et si ça s'est mal passé, je souhaite que 2014 vous soit plus agréable et pleine de trucs neufs, frais et cools.

Je suis rentrée de Bretagne l'autre jour et j'ai eu le plaisir de trouver dans ma boîte aux lettres Blow your trumpets Gabriel, le précieux single de Behemoth que j'avais précommandé.


 A l'ouverture du paquet, j'étais déjà hystérique. Ouvrir un bel album me met toujours dans le même état que si j'avais pris de la MD, et en l'occurrence, c'est vraiment très beau. Imagine le filet de bave au coin de mes lèvres. Non, en fait, n'imagine pas.
La pochette de l'album est une œuvre du célèbre artiste et occultiste russe Denis Forkas, qui a eu recours à un peu de sang de Nergal ─ le leader du groupe ─ pour la réaliser ; C'est tellement black métal. Le dos de la pochette est quant à lui beaucoup plus sobre mais tout aussi chouette avec son texte et logo blingbling dorés sur fond noir. Mais c'est à l'intérieur que réside tout le parfait de ce petit bijou : les autographes des trois membres du groupe, fais avec amour (du moins j'ai envie de le croire) sur une chouette photo extraite du clip du single. C'est beau, c'est parfait, amour, chatons et églises qui brûlent. On trouvait également sur un papier épais une reprographie recto-verso de paroles écrites à la main et enjolivées de petits dessins. Je te parle beaucoup du packaging parce que, certes, quand on achète un disque on l'achète surtout pour la musique, mais quand il s'agit d'un disque limité à 1000 exemplaires, on est encore plus content lorsque l'emballage est aussi soigné ; Ça te donne direct un peu plus l'impression d'être en possession d'une relique, et ça, ça plait beaucoup à la collectionneuse que je suis.
Mais venons-en au principal : le single, qui comprend donc Blow your trumpets Gabriel ainsi que If I were Cain et Ludzie Wschodu (j'essaie encore de prononcer le titre de cette dernière). Il s'agit de morceaux exclusifs, tout neufs, tout beaux (bon, on avait déjà eu l'occasion d'écouter Blow your trumpets Gabriel dans un enregistrement live, mais bon, hein, voilà). Les groupes de black métal connu, il n'y en a vraiment pas beaucoup. Mais Behemoth est l'un d'eux et a énormément contribué à l'expansion de la scène extrême polonaise. Leur album The Satanist que les fans attendaient depuis un bon moment (et dont est extrait ce single) est donc l'une des sorties les plus importantes de l'année dans ce genre, ce qui me rend encore plus malheureuse de n'avoir pas pu mettre la main sur la magnifique édition limitée de l'album, pleine de goodies (avec des hosties noires, entre autres choses. N'est-ce pas merveilleux ?).


 Le clip de Blow your trumpets Gabriel est photographiquement très soigné et se place dans une esthétique typiquement Behemothienne, c'est-à-dire avec du satanisme tellement exacerbé que ça en devient totalement cliché, mais je crois que c'est justement pour ça que j'adore autant le black métal, pour ce côté tellement théâtral qui te montre qu'on prêche Satan, mais au trente-huitième degré parce que tout ce qui importe, c'est le show. Je trouve ça beau. Après, tu peux faire toutes les analyses que tu veux de ce clip, mais ça n'apportera pas grand chose de neuf puisqu'on retrouve toujours les mêmes grandes lignes à savoir des jeunes vierges, des références religieuses et l'allégorie du Mal (mais cette fois on a le droit à un beau loup en plus, chic !).
Youtube n'hébergeait que la version censurée du clip (forcément...), mais tu peux voir la version originale ici.



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 Dans un autre registre, j'ai également fait l'acquisition de deux autres albums sortis il y a bien plus longtemps : Ceremonies, un très ─ très ─ chouette live de Fields of the Nephilim, groupe culte du gothic rock, et le nouvel album d'Orelsan en collaboration avec son pote Gringe, puisqu'à eux deux ils forment les Casseurs Flowteurs. L'album de Fields of the Nephilim datant de 2012, il est un peu tard pour en parler et je n'aurais pas grand chose à dire si ce n'est que c'est très agréable et que c'est l'un de leurs albums que j'aime le mieux. En revanche, j'ai nettement plus de choses à raconter sur les Casseurs Flowteurs.


 Orelsan, il n'y a même pas à discuter : c'est mon artiste français préféré. Il n'a pas toujours fait des choses cool et ce serait mentir que de dire que j'aime tout de lui. Mais ses derniers albums sont de véritables perles. Je l'avais évoqué dans un article qui traitait rapidement de la relation rap-punk en te disant que les chansons d'Orelsan savaient me toucher et que j'avais le sentiment d'y voir ma propre vie. Rebelote dans cet excellent album (mais alors vraiment excellent ; Depuis que je l'ai entre les mains je l'écoute encore plus que mon album préféré de Ghost, c'est dire), réalisé comme un genre de buddy-movie musical. Et quelle bonne idée, bon sang. Orelsan et Gringe, ce sont deux amis un peu perdus dans leur vie, deux vieux ados qui ont peur de grandir et qui se connaissent depuis treize ans. En sortant enfin leur premier album, ils t'invitent à passer 24h dans leur quotidien leur permettant de raconter une période de leur vie dont ils refusent de sortir. Même si pour le coup c'est assez loin de mon propre quotidien (et probablement du tien également), on rentre dans leur vie sans peine tant leurs punchlines sont tantôt tranchantes tantôt drôles mais toujours très fortement imprégnées d'authentique. Tout est tellement bien décrit que l'on n'a aucun mal à se visualiser le film mental que cet  album permet de se représenter, c'est assez magique. Et puis il y a toujours tout un tas de références variées à la culture pop japonaise comme à d'ancien morceaux ou d'autres artistes. Ce qui fait la particularité des Casseurs Flowteurs, c'est que Gringe et Orelsan sont deux mecs intelligents. Oui, je suis bien en train de dire que le rap français a tendance à être bête et qu'énormément de rappeurs racontent des choses vides, provoquent pour provoquer et sont de véritables caricatures d'eux-mêmes. Fort heureusement ça n'est pas le cas de tous les rappeurs français, et Cthulhu sait combien je suis friande du rap de chez nous, surtout quand il comprend des types talentueux, intelligents et authentiques comme ces deux compères. Le premier album des Casseurs Flowteurs ne dénonce rien, il raconte juste des délires de potes, et c'est totalement génial.

6 commentaires:

  1. Plus je regarde les photos du disque de Behemoth, plus j'ai hâte de recevoir mon exemplaire. Il devrait arriver très vite. J'aime beaucoup ta réflexion sur le black metal, et ça fait du bien de lire quelque chose comme ça puisque je suis entourée d'individus qui pensent que ce style musical est sérieux à 100%. Si je ne nie pas que certains groupes sont un peu trop extrêmes et peuvent effectivement se prendre pour les rejetons du diable, l'idée même du black metal ressemble au jumeau démoniaque du glam rock dans sa démesure et son côté théâtral à fond.

    Mais je m'égare.

    J'ai toujours eu un drôle de rapport à Orelsan, une partie de moi adore ce qu'il fait, tandis qu'une autre fronce un peu trop souvent les sourcils quant à certaines remarques/avis un peu homophobes ou transphobes. Mais cela n'empêche pas une force d'écriture que j'admire, et le disque Le Chant des Sirènes m'avait vraiment plu à l'époque.

    (Oh, et en passant, c'est the Graveyard Girl ! Au cas où !)

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    1. Vivement que tu reçoives ce petit bijou !
      C'est exactement ça, le black métal ressemble énormément au glam. C'est un peu triste de considérer le blakc comme tout à fait sérieux alors qu'il y a vraiment moyen de s'amuser avec. Et puis c'est d'autant plus bête quand on constate qu'un bon paquet des membres et des leaders des groupes du genre ne se disent pas satanistes (Gaahl par exemple, qui préfère nettement ses runes au satanisme).

      Les piques homophobes et misogynes font partie du paysage du rap, mais si la plupart des rappeurs tiennent des propos du genre, ça n'est pas toujours très sérieux. Dans leur album ici par exemple, Orelsan et Gringe tabassent un CD et le traitent de "sale face de tapette", mais c'est juste comme ça (et puis la situation est tellement ridicule que bon...). Je trouve Eminem bien pire sur ce plan-là.

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  2. J'aime beaucoup ce que fait Behemoth même si j'ai parfois du mal avec le black métal. Leur côté cliché doit être ce que j'aime le plus, ainsi que leur recherche pour les musiques et les clips. Ça reste un style musical sympa mais pas le genre que j'arriverais à écouter toute la journée...

    Par contre, tu viens de me faire découvrir une autre facette d'Orelsan que je ne connaissais pas du tout. (Tout ce que je me rappelle de lui c'est son tube La terre est ronde ou quelque chose comme ça) J'ai bien envie d'aller voir ce qu'il a fait d'autre du coup. Merci.

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    1. Il y a aussi du blakc métal plus tranquille, tu sais ! Les groupes de blakc métal symphonique par exemple sont assez reposants. Mais bon, il est clair que dans une très grande majorité, les groupes de black ne sont pas réputés pour le calme de leurs mélodies.

      Contente de t'avoir fait découvrir un nouveau bout d'Orelsan !

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  3. Lorsque j'avais vu la photo de ton album sur fb depuis mon portable, je croyais que c'était un livre sur Dark Vador...Well c'est presque ça?

    Sinon je te souhaite une très bonne année, et tu as bien raison rien ne vaut une soirée déconne avec des amies (et de la raclette!)

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    1. Comment as-tu fait pour confondre ça avec un livre... Sur Dark Vador en plus ?! :')

      BANANIER ET BEAUCOUP DE FROMAGE !

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