dimanche 25 novembre 2012

La sortie du dimanche - Paris International Fantastic Film Festival


               Du 16 au 25 novembre s'est tenue la seconde édition du PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival). La programmation étant aussi alléchante que le prix du pass était élevé (140€ pour la semaine. C'est "raisonnable" au vu de la profusion d'incroyables et fabuleux films à voir, mais c'est une somme tout de même fort conséquente), et manquant de temps et d'argent, j'ai dût faire des choix. De ce fait, je n'ai pu suivre la programmation qu'à partir du sixième jour -et partiellement uniquement, chose qui me frustre considérablement je l'admets (non mais vraiment, regardez-moi cette programmation à faire baver quiconque souffrirait d'hyposalivation ! ).

• Jour 6 - Jeudi 22 novembre

Heavenly Creature
 Doomsday Book - Kim Jee Woon et Yim Pil-Sung

      Kim Jee Woo n'est plus à présenter. Réalisateur complètement loufoque, on retrouve son univers absurde et décalé dans ses films Le Bon, la Brute et le Cinglé, A Bittersweet Life ou The Quiet Family. Ici dans Doomsday Book, il réalise en collaboration avec Yim Pil-Sung (Antarctic Journal) un superbe film constitué de trois sketchs ayant pour thème la fin du monde moderne, peignant avec magnificence, humour et poésie trois scénarios-catastrophe envisageables. Les films apocalyptiques et le cinéma d'anticipation font partie des genres qui me plaisent le mieux, à condition qu'ils soient bien dirigés et un tantinet originaux. Doomsday Book a sût me combler au-delà de ce que je m'étais imaginée.

  Le premier tableau intitulé Wonderful New World envisage la propagation d'une grippe à travers la viande qui nous changerait en zombie. Les films de zombies, on en connait tous un bon paquet. De Romero aux zombies de Grindhouse, le genre a été vu et revu un bon zilliard de fois. Et pourtant. Ici, une romance sert de support au scénario, truffé d'humour en dépit des événements catastrophiques. En guise de film de zombies, Kim Jee Woo et Yim Pil-Sung nous proposent un superbe tableau qui ne manque pas de lancer au passage quelques petits piquants aux politiques -passages par ailleurs désopilants.

Happy Birthday

  Le second sketch, Heavenly Creature, est très certainement le plus profond des trois, et m'a beaucoup émue. L'action se situe dans un futur où la robotique a totalement intégré le quotidien. Nous suivons un jeune homme, réparateur de ces machines, qui est amené à vérifier un robot bien étrange logeant dans un temple bouddhiste. Aucun des tableaux composant le film ne se veut moralisateur en aucun cas, mais l'on tire tout de même un bel enseignement de ce second sketch, qui pose l'éternelle question des limites de la robotique : qu'est-ce qu'un robot? Jusqu'à quel point peut-on le considérer comme une simple machine? Mais aussi qu'est-ce qu'être humain.

  Enfin dans Happy Birthday, nous sommes invités à suivre les péripéties d'une famille à l'aube d'une collision avec un corps céleste qui s'avère être à la vérité... une titanesque boule de billard commandée par erreur sur un site pour extraterrestres. Le niveau d'absurdité du scénario est tellement fabuleux que l'on en sort avec un sourire jusqu'aux oreilles. Si le tableau précédent est plus axé sur la réflexion, ce dernier sketch détend beaucoup et clôt Doomsday Book sur un très joli message d'espoir. Les membres de la familles sont plus étranges les uns que les autres, et ils semblerait que personne n'en ai rien à faire de l'autre. Paradoxalement, ils paraissent aussi incroyablement soudés. Là encore on retrouve tout le jouissif  n'importe quoi qui caractérise le cinéma de Kim Jee Woon, ponctué de passages et de détails hilarants

  Doomsday Book m'a touchée et émue comme aucun film depuis un petit moment. C'est un film à la fois pétillant, drôle et rafraichissant (ce qui semble pourtant difficilement réalisable pour un film apocalyptique) mais aussi profond et réfléchi. On passe du rire aux larmes (aussi bien de tristesse que d'hilarité), et le tout est d'autant plus mis en valeur par un esthétisme et une photographie incroyables, bien propres au cinéma coréen.

Un véritable coup de cœur.

• Jour 7 - Vendredi 23 novembre

Bad Taste - Peter Jackson

   Si les Monty Python avaient voulu tourner un film d'horreur, le résultat aurait probablement été très proche de Bad Taste, le tout premier long métrage de Peter Jackson, tourné avec les moyens du bord et qui s'avère être un nanar aussi culte que fabuleux, kitch à souhait et de ce fait jubilatoire.

  Ce film complètement fou était au départ un simple projet de court-métrage, mais l'enthousiasme l'emportant, il devint bientôt un long-métrage bricolé avec des bouts de ficelles par Peter Jackson et ses copain, sans se soucier de rien, laissant simplement cours à leur imagination, faisant de Bad Taste un véritable ovni dans le paysage cinématographique tant il ne ressemble à rien de connu. Mélangeant des gags hilarants et des séquences gore outrancières, on suit les aventures improbables et parodiques d'une équipe gouvernementale secrète qui enquête sur un débarquement d'extraterrestres dans une petite ville côtière. La population a disparu et seule une bande de dégénérés arpente les rues en quête des derniers êtres humains. Les héros découvrent alors la présence de créatures extraterrestres. Bad Taste est pendant longtemps resté le film le plus sale et le plus innovateur dans le genre avant que Peter Jackson ne réalise Braindead, poussant le gore à l'extrême, mais s'affranchissant toujours des limites du genre par l'humour.

• Jour 8 - Samedi 24 novembre

Hellraiser - Clive Barker

  Journée off pour moi. J'aurais adoré assister à la nuit spéciale Clive Barker étant une grande amatrice de son travail, mais les finances ne suivant pas, je me suis contentée de rester regarder Hellraiser chez moi. Je me permets tout de même de dire un petit mot à ce sujet.

   La rétrospective Clive Barker proposait de passer sa nuit devant quatre fameux films du réalisateur: Nightbreed: The Cabal Cult, Hellraiser: Le Pacte, Hellraiser II: Les écorchés et Candyman. Si les Hellraiser restent définitivement les films les mieux connus, Nightbreed et Candyman n'en restent pas moins bons.

  Hellraiser, c'est encore un film à budget réduit, mais qui rapportera au final une somme considérable du fait de son succès. Il s'agit à l'origine d'une nouvelle racontant une histoire d'amour futuriste et sadomasochiste, gravitant essentiellement autour du thème du désir sexuel, adaptés au cinéma en une dizaine de films (il existe également des chouettes adaptations comics). Le tout premier épisode, Hellraiser: Le Pacte a été réalisé par Clive Barker, l'auteur de la nouvelle originale, dont il écrira également le scénario du second opus, Hellraiser II: Les écorchés, réalisé par Tony Randel. Ces deux films sont d'une esthétique incroyable, sombre et romantique, presque Gilliamesque par moments. Spinhead est un personnage que j'apprécie beaucoup, aussi bien pour son histoire que son caractère à la fois très humain et totalement dérangé (et dérangeant).
D'ordinaire, les films gores me plaisent le dimanche soir lorsque je suis fatiguée et que je souhaite me détendre, car je les trouve vraiment frais et légers, généralement très prévisibles et par conséquent plutôt rigolos. Mais Hellraiser n'entre pas dans cette catégorie de films d'épouvante gore, creux et boucheriesques. Le scénario est bien ficelé, et le mélange fétichisme et univers futuriste est parfait dans l'esthétique générale des deux premiers films, froide et belle.

    Nightbreed: Cabal Cult quant à lui est un amusant bestiaire de monstres aussi improbables que variés qui vaut le coup d’œil. Il est également adapté de la nouvelle écrite par Clive Barker, et retrace l'histoire d'un homme se retrouvant dans un monde cauchemardesque peuplé de monstres. Il s'agit là encore d'un film véritablement culte, véritable petit Graal pour les inconditionnels du genre (et du réalisateur). Beaucoup de scènes ont été coupées (dans la version que j'ai pu voir en tout cas. Il semblerait que pour la projection dans le cadre du PIFFF le film ait été plus ou moins entier) et le scénario reste très tourbillonnant et brouillon. Malgré cela, Nightbreed reste un film à voir, au moins pour la ménagerie de monstres incroyables.

    Je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion de voir Candyman (oui, honte à moi), mais les brefs extraits que j'ai pu en voir ainsi que les avis que j'ai pu en lire le placent assez haut dans ma liste de films à voir. Les légendes urbaines m'ont toujours beaucoup intéressée, car elles mêlent faits réels et large part d'imaginaire, et l'histoire de ce tueur au crochet qui apparait lorsque l'on prononce cinq fois son nom devant un miroir réveille des frayeurs bien propres à ce genre. L'univers pré-apocalyptique, sale et hyper-urbanisé dans lequel le scénario semble se placer aiguise d'autant plus mon intérêt. Si j'en avais le temps, je le visionnerais dans l'instant. Une autre fois très certainement.

• Jour 9 - Dimanche 25 novembre

Silent Hill: Revelation 3D - Michael J. Bassett

   L'après-midi se déroulait la compétition des courts-métrages internationaux, que je n'ai pas pu voir à mon plus grand désarroi ; Il semblait pourtant y avoir beaucoup de choses intéressantes, notamment Shhh, un film inspiré par Guillermo Del Toro dont j'apprécie énormément le travail. J'espère pouvoir en visionner quelques uns quelque part par la suite.

   N'ayant pas non plus pu assister à la projection d'un film coréen intitulé Horror Stories qui avait pourtant l'air plutôt chouette, je me suis rendue à la première du dernier opus de Silent Hill clôturant le festival, et qui sortira en salles le 28 novembre. Sauf que là, manque de chance pour moi : une marée titanesque de gens faisait la queue (pourtant je suis arrivée une heure en avance. Apparemment ce n'est pas du tout suffisant. Cela me servira de leçon) et des journalistes bouchaient l'entrée. De l'extérieur à travers les vitres on pouvait apercevoir des demoiselles déguisées en nurses - mes monstres préférés - et beaucoup de fumée rouge.
Vous n'imaginez pas à quel point je suis triste et frustrée d'avoir manqué cette avant-première. J'espère avoir la possibilité de voir le film le jour de sa sortie officielle, afin de me consoler un peu...
Mon avis dessus sera je l'espère pour dimanche prochain !

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