lundi 19 novembre 2012

La sortie du dimanche - Festival Ciné-Banlieue

                   Dans le cadre de mes cours d'histoire du cinéma, j'ai eu l'occasion d'assister de près à la septième édition du festival Ciné-Banlieue se tenant au cinéma L’Écran à Saint Denis du 14 au 17 novembre et ayant pour sujet central cette fois-ci "les gamins du 7e art -ma professeure étant la directrice de ce festival. Au programme, projections de longs et courts métrages d'art et d'essai, entretiens avec les réalisateurs et leur équipe, concours, remise de prix et autres réjouissances. Ayant cours durant la journée, il ne m'a été possible d'assister qu'aux activités se déroulant en soirée. Petit résumé.


Rachid Djaïdani

• Mercredi 14 novembre
Le festival s'est ouvert en fanfare, ce qui n'est d'ordinaire pas ma tasse de thé mais qui est pourtant fort joyeux et chaleureux.
Après cela, le film Rengaine de Rachid Djaïdani suivi de La Ligne Brune du même réalisateur ont été projetés en présence de ce dernier ainsi que de plusieurs acteurs. Un entretient avec l'équipe a précédé la projection, grand moment de bonne humeur qui mit bien en appétit pour la suite. Rachid Djaïdani est un réalisateur très cool, et son film "tourné dans des lieux sans autorisation" témoigne d'un incroyable amour du cinéma -par ailleurs, il aurait été intéressant de compter le nombre de fois où le mot "amour" est sorti de la bouche du réalisateur ce soir là ; il semble aimer la terre entière et désir faire cadeau de son amour à tous ; Et, je le cite "L'amour est le plus beau des étendards. Ne lâchez rien pour l'amour". En ce sens, le message d'amour et d'espoir véhiculé par Rengaine puis par La Ligne Brune est très clair.

         En effet, Rengaine est un genre de néo Roméo et Juliette où l'amour des deux principaux protagonistes est rendu impossible par la culture. Lui est black, elle est beur. Le film dénonce donc sur fond de cité et de langage verlan les tensions culturelles et religieuses entre ces deux peuples. C'est un bel hymne à l'amour tourné avec les moyens du bord donnant ainsi une véritable dimension humaine à l’œuvre, qui mêle tensions justement dosées et beaucoup d'humour. On pourra cependant lui reprocher de trop reposer sur des poncifs et d'avoir, au final, un scénario un peu trop prévisible.

" C'est une séquence qu'on a faite sans autorisation. Comme tout le film, en fait "
Rachid Djaïdani à propos d'une séquence filmée sur un toit.

La Ligne Brune quant à elle, est aussi un éloge à l'amour, mais bien différent de Rengaine. Il s'agit d'un moyen-métrage dans lequel Rachid Djaïdani retrace les neufs mois qui précédèrent la naissance de leur fille. "Être père? Je n'ai pas fait d'école et mon instinct animal m'a largué depuis Cro Magnon", dira le réalisateur à propos de cette jolie échographie filmique.

" Si tu rêves de faire du cinéma, avec Rachid ton rêve s'écroule. On est très loin du glamour de Hollywood, il n'y a pas de perchiste pour le son, et la lumière c'est l'éclairage municipal ; C'est la plus belle expérience de ma vie "
L'un des acteurs lors de l'entretient sur le tournage de Rengaine.

         En bref, en dépit de sa renommée, je confesse que le nom de Rachid Djaïdani n'était jamais parvenu à mes incultes oreilles avant de prendre connaissance du programme du festival, mais c'est une très bonne découverte et je ne manquerai pas de suivre à l'avenir le travail de ce monsieur bien sympathique.

• Jeudi 15 novembre
C'est malheureux mais ayant cours l'après-midi, je n'ai pas pu assister à la projection de la première partie des courts métrages "Talents en Court" en la présence des réalisateurs. J'ai cependant pu consacrer ma soirée à l'avant première du film Chronique d'une cour de récré, qui sortira en salles le 24 avril prochain. Là encore, la projection s'est faite en compagnie de son auteur, Brahim Fritah.

          Chronique d'une cour de récré est un film autobiographique basé sur des souvenirs d'enfance qui nous fait voir au travers des yeux d'un garçon de dix ans quelques fragments de vie d'une famille ouvrière dans les années 80. Mêlant musiques à la fois disco et Satiesques, images bruitées et amusantes photographies, le film est parsemé de superbes percées oniriques qui vous font littéralement voyager. Beaucoup de films traitant de cette période ont tendance à faire abstraction des problèmes économiques qui traversèrent les années 80. C'est loin d'être le cas ici, bien au contraire même. La crise et la condition des ouvriers d'une petite entreprise de Pierrefitte sont l'un des sujets majeurs du film. Entendre le réalisateur se remémorer ses souvenirs à ce propos fut particulièrement touchant (et amusant). Ce qui fait la joliesse de Chronique d'une cour de récré, en plus des belles couleurs de la photographie, la candeur enfantine et les superbes passages oniriques, c'est l'incorporation de photos. Cette technique apporte beaucoup de rythme et de fraîcheur au film et en fait ainsi en mon sens une œuvre à la personnalité bien définie.

• Vendredi 16 novembre


Cette journée ci fut consacrée à la suite de la projection des cours-métrages participant au concours "Talents en cours", projection à laquelle je n'ai pas non plus pu assister malheureusement. Ci-dessus, la bande-annonce des cours-métrages en compétition. La soirée se déroula quant à elle à la célèbre Cité du Cinéma, fondée par Luc Besson et qui s'avère réellement impressionnante. Jamel Debbouze était de la partie -en "civil"- et fit quelques petites interventions distrayantes. Le jury récompensa les deux courts-métrages qui suivent et qui, étonnamment, ont beaucoup en commun je trouve.


Samedi 17 novembre
Pour le dernier jour de ce chouette -mais éprouvant- festival, pléthore courts-métrages que j'aurais adoré voir si seulement j'avais pu me rendre à Saint-Denis ce jour là. M'étant couchée tard ces derniers jours, je ne me suis pas sentie capable d'assister aux dernières projections, ni même au film surprise qui clôturait l'événement ; je vous prie donc de bien vouloir m'excuser d'être dans l'incapacité de vous faire ne serait-ce qu'un bref rapport de cet ultime jour. 

En dépit du fait d'avoir manqué l'intégralité du programme de samedi, le festival Ciné-Banlieue fut vraiment très enrichissant et intense. Mais surtout, il prouve que le cinéma d'art et d'essai n'a jamais été aussi vivant et a encore de très longues années à vivre devant lui. Tant qu'il y aura de jeunes réalisateurs motivés et talentueux le cinéma aura un avenir, en banlieue comme ailleurs.
Sur ce, je vous renvoie au site du cinéma L’écran qui accueillait l'événement et qui projette des films intéressants tout au long de l'année.

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