dimanche 16 juin 2013

La sortie du dimanche - Stoker


 Être ponctuelle, il arrive que ce ne soit pas tout à fait mon truc. Là en l'occurrence, je viens à peine de voir Stoker, sorti il y a un long moment déjà. Les affiches placardées partout dans le métro m'avaient donné l'impression d'un film d'angoisse d'inspiration Hitchcockienne sentant bon le ressassé et de fait pas très intéressant, jusqu'à ce que mes yeux perçoivent le nom de Park Chang Wook (mais bon sang, pourquoi le nom du réalisateur est-il toujours écrit aussi microscopiquement dès que ça n'est plus Tarantino ou J.J Abrams ?! ). Un jour je te parlerai de mon amour irraisonnable pour le cinéma coréen. Là je vais juste te parler vite fait de mon amour pour Park Chang Wook, qui est un type que j'adore surtout pour ses films Old Boy et Sympathy for Mister Vengeance. Le cinéma coréen, si tu ne t'y connais pas trop, c'est souvent un peu violent avec une photographie époustouflante et propre, limite froide.

J'ai vu le casting du film, je me suis dit que Nicole Kidman dans un rôle de mère ça allait forcément me plaire (non mais sérieusement, dans The Others et Rabbit Hole, elle est simplement parfaite), mais que Mia Wasikowska allait beaucoup moins m'enchanter, ayant été traumatisée par son jeu dans Alice au pays des Merveilles. Mais qui dit mauvais réalisateur dit mauvaise direction, alors bon, ce n'était pas de sa faute, à Mia. Je refoulais donc Alice et parti voir Stoker, film assez surprenant puisque Park Chang Wook a décidé de s'attaquer à Hollywood.

Stoker, c'est le scénario classique du thriller : un père de famille décède, sa femme un peu cruche et superficielle se retrouve alors seule avec sa fille que tu suspectes de ne pas être très normale (et pas uniquement parce qu'elle ressemble à Mercredi Addams), un personnage mystérieux arrive et fout le bordel dans les événements. Bon, ok, on repassera pour l'originalité du scénario, mais après tout, c'est Hollywood, donc l'originalité du script, tu peux te torcher avec. Le truc, c'est que Park Chang Wook, il adore tout ce qui touche à la folie humaine. Dans Stoker, il nous sert une fois encore une histoire aux relations malsaines et tordues, où le meurtre se change en rite initiatique, vice réveillant des pulsions sexuelles - incestueuses - profondément enfouies. Il y a un côté très vampirique là-dedans avec tout ce désir de sang et de sexe. Et le titre du film ne me parait pas totalement anodin.
Ce qui marque dans ce film, ce n'est pas tant l'histoire que la photographie, glaciale et millimétrée, parfaitement orchestrée. Chaque plan est scrupuleusement calculé et l'on croise à l'occasion quelques clins d’œil à Hitchcock (ou même carrément des copiés/collés, je ne sais pas bien). On trouve également quelques passages particulièrement beaux dans lesquels les tensions sexuelles sont magnifiquement mises en scène.

En bref, Stoker est un film assez banal dans son scénario, mais l'excellence des acteurs et la perfection de la photographie associée à la perversion naturelle du réalisateur en font un film par lequel on se laisse prendre sans grand problème, trouvant même en tant que spectateur un plaisir malsain à regarder tout cela. On trouvera peut-être toutefois à reprocher le fait que pas mal de détails auraient gagné à être un peu développés et le scénario un peu plus travaillé puisque pour le coup, on pourrait bien croire que c'est de la violence gratuite et vulgaire, sans véritable fondement derrière.
On m'en avait dit beaucoup de bien, j'en suis ressortie un peu déçue au final. La photographie est divine et Mia Wasikowska est parfaite dans son rôle de femme-enfant, mais au-delà de ça, je n'y ai rien trouvé de particulièrement extraordinaire. Je crois que j'ai surtout un sérieux problème avec Hollywood.

2 commentaires:

  1. J'avais très envie de le voir à sa sortie, parce que l'affiche avait quelque chose de froid et d'envoûtant. Ton avis m'y encourage !

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    1. Ce n'est pas un film exceptionnel, ni vraiment un bon film. Je l'ai déjà oublié à vrai dire, mais la photographie vaut le coup d’œil.

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