mardi 2 avril 2013

Chirurgie morale

Coucou les dessins en vrac (et les erreurs d'anatomie), la procrastination et les pensées en maelström.
J'ai décidé de faire des posts comme ça de temps à autres ; ça fait du bien.


 
  " Ces squelettes pierreux d'anciens ruchers humains m'attirent infiniment plus que les vulgaires métropoles où s'amassent les charognes de demain. Les colonnes tronquées ne supportent plus d'architraves : le ciel a reconquis le dallage du temple. Le soleil est revenu dans les caveaux et dans les cryptes ; les maisons ne sont plus que murailles démantelées : palais et sépulcres sont également vides d'habitants : tout n'est que cendre, poussière et silence. Sur les pierres disjointes des rues, on ne voit plus passer les puissants de ce monde, les maîtres des maisons et des provinces, mais seulement des déteneurs, des archéologues, des pèlerins ─ serviteurs et amants de la mort. Dans les chambres où l'on riait, où l'on s'aimait, la pluie aujourd'hui, tombe librement ; dans les amphithéâtres, les lézards, les scorpions se chauffent au soleil ; et dans les grandes salles des rois, nichent les hiboux et les huppes.
 A d'autres, ces débris de grandeurs passées, ces capitales du plaisir et de l'orgueil, réduites à de pauvres petits murs envahis d'herbes, inspireraient peut-être la tristesse. A moi, non ! Mon goût pour la destruction et pour l'humiliation se rassasie fastueusement dans ces labyrinthes de ruines. Par moments, j'éprouve une jouissance orgueilleuse : au milieu de cette dissolution, moi, je reste vivant ; par moment, je goûte la volupté de l'abaissement : nos villes aussi deviendront pareilles à ces villes, et notre orgueil aura la même fin. Mais toujours, d'une manière ou d'une autre, mon esprit sort de l'habituel : Palmyre m'a beaucoup plus ému que Londres. Les citées désertes ou déterrées sont incomparablement plus belles que les vivantes. L'imagination reconstruit, complète, et obtient ainsi un ensemble plus gigantesque et plus parfait. Il n'y a vraiment de merveilleux, pour moi, que ce qui est inachevé ou en voie de destruction ; et l'odeur de la mort est un élixir puissant pour qui sait qu'il faudra mourir. "

Gog, G.Papini 



Et comme vous êtes gentils, voilà en cadeau ma chanson préférée du moment : Unicorn Wizard de Ninja Sex Party, des gens absolument parfaits puisque les thèmes récurrents de leurs créations sont les ninjas, les licornes et les dinosaures, le tout sur fond de magie, d'arcs-en-ciel, de poésie et de délicatesse (oui oui) ; quoi de plus merveilleux ?
J'ai le sentiment de perdre toute ma crédibilité, mais tant pis ; c'est le printemps et il fait beau.

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