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On sent déjà que ça va être un grand film, au moins du niveau de Twilight. Les mentions "3D" et "Disney" certifient la qualité de la bouse. |
Les films produits par Disney, qu'il s'agisse de l'
Alice de Burton ou des Marvel de peu-importe-quel-autre-glandu, sont des hyper-productions mièvres et creuses à souhait, caricatures d'elles-mêmes et montagnes de poncifs pathétiques, soit très loin du cinéma que j'affectionne. Voilà, ça, c'est dit, et s'il s'agit-là d'un avis que vous désapprouvez vivement, je vous déconseille de jeter un œil à
mon article sur Le Hobbit (qui n'est certes pas un Disney, mais que je prends soin de ranger malgré tout dans cette vaste catégorie de niveau), et de fermer tout de suite cette page. Toutefois, il est si agréable de déverser gratuitement son venin sur ce genre de production, c'est pourquoi je me suis rendue voir
Oz (et au prix de la place, on ne va pas se priver ; merci le Printemps du Cinéma). On m'avait mise en garde en me prévenant que si j'avais adoré
Le Magicien d'Oz et que Judy Garland avait été l'idole de ma jeunesse, j'allais certainement hurler de rage et de fureur à la vue de cet
Oz là. Mais rien ne saurait m'effrayer ; j'ai vu
Avatar,
j'ai survécu à
Prometheus, j'ai vaincu
Avengers, c'est maintenant au tour du Magicien et de son histoire, antérieure à celle de Dorothy et Toto.
Dans la file d'attente, la jeune fille devant, visiblement très excitée, engage une conversation avec moi. "C'est la troisième fois que je vais le voir", clame-t-elle avec la fierté que les parents d'un enfant sans bras ni jambe ni tête auraient pu avoir si leur progéniture avait traversé l'océan indien en dos crawlé. "Vous verrez, me glisse-t-elle. Si vous avez aimé
Alice au Pays des Merveilles de Burton, vous adorerez
Oz", ce qui sous-entend que j'ai a priori la tête d'une personne susceptible d'avoir aimé
Alice, et ça, c'est une idée qui ne me plait pas des masses. Dans la salle derrière moi, une autre jeune fille frime en spoilant toutes les publicités défilant à l'écran à son voisin. Bref, voilà une séance qui commence bien.
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Le Bouffon Vert se cache dans cette photo. Saurez-vous le trouver ? |
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Le film s'ouvre sur un générique qui, en toute honnêteté, m'a beaucoup surprise car je me suis retrouvée dans un état fort déroutant en prenant conscience de la pensée jaillie soudainement dans ma tête : "tiens, ce film sera peut-être moins catastrophique que ce à quoi je m'attends". Grossière erreur. Quoi qu'il en soit, le générique est probablement le meilleur passage de tout le film, alors autant savourer cette enfilade psychédélique, hypnotisante et monochrome d'images vieillies sur fond de Danny Elfman. Non, vraiment, un très chouette générique. Et puis commence la dégringolade avec le début du film. Je ne comparerai pas
Le Monde Fantastique d'Oz au
Magicien d'Oz de Fleming, car cela rendrait le premier encore plus caricatural et ridicule qu'il ne l'est déjà ; épargnons-lui donc cela si vous le voulez bien, car je ne suis tout de même pas sans cœur. Cependant, tout comme dans la version de Fleming, l'histoire débute au Kansas, dans un décor en noir et blanc assorti au générique. On y fait alors la connaissance d'Oscar, illusionniste raté, personnage imbu de sa personne, escroc, coureur de jupons, menteur, bref, un être absolument détestable à qui l'on aurait envie de coller des claques si seulement son sourire n'était pas aussi charmeur (oui, je le reconnais, c'est en partie parce que le personnage principal est interprété par James Franco que je me suis décidée à aller subir ce film). Oscar donc ─ dit Oz, répète un tour de magie en compagnie de sa toute nouvelle assistante, une femme au Q.I visiblement si élevé qu'elle pourrait concurrencer Michael Vendetta, tout en en profitant pour lui sortir sa technique de drague préférée soit sa superbe
"boîte à musique ─ dont on peut voir l'inscription Made in Hong Kong sur la tranche mais de tout manière tu es trop bête pour t'en rendre compte ─ qui appartenait à ma grand-mère la tsarine Machinchosochka, décédée durant la très célèbre bataille de Atchoumovitch. On ne se connait que depuis une heure, mais je suis certain que mon aïeule aurait adoré qu'elle te revienne, oui oui. Tu peux la prendre, j'en ai 105 autres en stock". On notera au passage que toutes les personnes de sexe féminin dans ce film passent pour des grosses huîtres avariées, ou bien des adolescentes coincées en pleine crise, je ne sais pas bien.
S'en suivent quelques péripéties pas très intéressantes pendant lesquelles le bougre passe pour le Messie aux yeux d'une fillette tétraplégique un peu trop crédule, se fait traiter de charlatant par la foule, se dispute avec son assistant qui aura miraculeusement disparu dans le reste du film et sera remplacé par un singe ailé en costume de groom bleu, manque de se faire tabasser par le compagnon d'une des huîtres comateuses à qui il a a refilé l'une de ses boîtes à musique, et s'envole finalement dans une montgolfière qui marche d'une façon très curieuse puisqu'elle n'a visiblement pas besoin d'air chaud ; c'est incroyable dites-donc ! Ah, non, pardon, on me signale que c'est l'une de ces nombreuses erreurs de script que le spectateur moyen fan de
Twilight et de
Hunger Games n'est pas sensé remarquer. Bref, même schéma que dans l'histoire de Dorothy, une tempête se déclenche et hop, voilà Oscar et sa montgolfière propulsés dans l’œil d'un cyclone. Là, moult morceaux de bois pointus manquent d'empaler le pauvre couard qui se met alors à supplier le bon Dieu de le laisser en vie parce que, promis juré, il saura faire des efforts et devenir un homme bon. Si Dieu était était vraiment bon, il l'aurait laissé crever, le film se serait terminé, et nos souffrances de spectateur avec. Vilain Être Suprême.
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La Méchante Sorcière Rouge Sexy |
La Montgolfière arrive alors au Pays des Merveilles. Euh. Au pays d'Oz, je veux dire. Mais ce sont sûrement des états voisins parce qu'ici aussi, les fleurs géantes font de la musique en s'ouvrant sur votre chemin, ici aussi le monde est en Technicolor bariolé comme dans les années 70, ici aussi les arcs-en-ciel sont scotchés au ciel comme le papier tue-mouche à une fenêtre, ici aussi les nuages sont en barbe-à-papa et toutes les scènes sont filmées sur un lever ou un coucher de soleil. Le Magicien rencontre Théodora, mais on l'appellera simplement "la Méchante Sorcière Rouge Sexy" par souci de praticité, parce que les prénoms c'est trop galère à retenir et finalement très inutile ici. Et parce qu'en fait, oui, elle est méchante et on ne le sait pas encore, mais ce n'est pas de sa faute la pauvre, c'est de famille. Elle nous parle d'une prophétie, parce que la prophétie c'est un peu le truc de base des scénaristes qui n'ont pas envie de se fouler la rate. Alors voilà le topo : un Magicien portant le nom du Pays d'Oz va venir vaincre la Méchante Sorcière, rétablira la paix, et montera sur le trône. Mazette, que c'est original ! Et c'est à partir de là qu'on m'a perdue.
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La Méchante Sorcière Verte Sexy |
La Sorcière Rouge, qui est un peu bipolaire sur les bords, tombe amoureuse du Magicien une fois que celui-ci lui ait fait le coup de la boîte à musique de Mère-Grand, elle le conduit alors à la cité d’Émeraude, et sur le chemin ils embarquent avec eux le macaque ailé dont je vous parlais plus haut, rencontré prisonnier de lianes et en proie à un lion que le grand Oscar fera s'enfuir grâce à un fumigène rouge, parce que ouais, dans un pays où les gens voyagent en bulles de savon, où les fleurs géantes s'ouvrent en faisant de la musique, où les lacs sont peuplés de créatures s'apparentant à des piranhas ailés aux yeux globuleux et où les femmes osent porter des vêtements aussi affreux en public sans que personne ne les lapide, oui, les fumigènes rouges c'est méga flippant. Le primate impose ensuite sa présence à la mort à la vie au Magicien en remerciement de cet incroyable sauvetage. Dans le même temps, la Méchante Sorcière Rouge Sexy flirte bien avec Oscar, et évoque un avenir merveilleux parce que "
tu seras roi, je serai ta reine, on s'aimera pour toujours et tout sera merveilleux, nous sommes tellement faits l'un pour l'autre que je ne te rouspèterai même pas quand tu laisseras le tube de dentifrice ouvert sur le bord du lavabo et tes chaussettes sales sur le sol de la salle du trône parce que je t'aime hihihi". Ça aurait pu faire une chouette chanson dans la meilleure des traditions Disney, d'ailleurs.
Une fois au palais d'émeraude, la Méchante Sorcière Rouge Sexy le présente à la Méchante Sorcière Verte Sexy, sa sœur. Sauf qu'en fait, la méchante sorcière que doit vaincre le Magicien selon la prophétie, c'est elle. Mais ça, on ne l'apprend qu'un peu plus tard, et c'est tellement tellement tiré par les cheveux que j'ai le droit de demander pourquoi. Pourquoi la Méchante Sorcière Verte Sexy n'a-t-elle pas directement tué Oscar afin d'annuler la prophétie au lieu de lui faire visiter le palais, lui montrant par la même occasion le trésor royal, principale motivation du Magicien par la suite du film, et surtout au lieu de l'envoyer directement voir sa pire ennemie, la fée Glinda (qu'on étiquettera juste "Fée Blanche") ? Eh bien simplement parce que c'est une femme, et que les femmes selon Disney sont des cruches, c'est bien connu.
Alors, oui, tout ceci est très confus, et moi-même je n'y ai pas saisi grand chose, mais dans la tête du producteur il y avait plein d'effets spéciaux, des babouins mutants et des boules de feu qui explosent, alors ça faisait nécessairement sens.
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La Fée Blanche et sa tiare La Foir'Fouille. |
Ensuite il se passe un tas de trucs inintéressants dont la seule fonction est de contribuer aux 2h15 que dure ce film, à grand renfort d'effets spéciaux. Oscar et le ouistiti domestique en costume de groom ramassent une poupée de porcelaine vivante ayant vu tout son village (Dînetteland) se faire zigouiller, et en avant pour aller récupérer la baguette de la vilaine Fée Blanche, pour suivre les ordres de la Méchante Sorcière Verte Sexy, parce que tout ce scénario est un gros bazar, qu'Oscar est un type un peu déboussolé et que l'appât du gain est la seule chose qui compte vraiment dans la vie (mais on ne peut pas le blâmer pour ça, le trésor royal ressemblant au contenu du coffre-fort de Picsou en plus blingbling, et après tout, qui n'aime pas plonger dans un tas de pièces d'or au réveil ? ). On se retrouve donc à suivre les héros jusque dans une forêt ensorcelée et glauque qui semble être le repère naturel d'une Fée fashionista toute choupikawaii, oui oui oui, ne cherchez pas et gobez juste ce qu'on vous raconte. Là, Oscar essaie de voler la baguette de cette bougresse de Fée comme il lui a été prescrit tandis que le ouistiti pousse des meuglements bovins au sommet d'une colline éclairée par la lumière d'une pleine lune telle une vache-garou. Cette scène est d'ailleurs une incroyable compilation de poncifs dans la gestuelle de la Fée :
"
Je pose ma baguette magique ─ source de tous mes super pouvoirs ─ sur le gros caillou à droite, je lui tourne le dos doucement pour regarder à gauche et... Serait-ce le doux meuglement d'une vache-garou ? Ce n'est pourtant pas la saison des amours, voilà qui est curieux. Je ne fais même pas attention au monsieur très discret qui attrape ma baguette car je suis complètement cruche lalalilalère".
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A gauche : la Fée, à droite : Oscar |
Et, oh, surprise, en fait, on découvre que la Fée est gentille et mignonne en plus de ça, et que les Sorcières Sexy s'avèrent être les super méchantes de l'histoire. C'est là que les babouins maléfiques, suppôts des deux méchantes sœurs sorcières (qui semblent se livrer à une compétition de mode avec la Fée Blanche, les unes arborant la collection printemps-été 2013 Dior, et l'autre la collection printemps-été 2013 Gucci) arrivent, et la Fée Blanche, qui doit sûrement être cousine avec Tornade des X-Men, invoque du brouillard et hop, voilà de quoi semer les poursuivants. Dans le même temps au palais d'émeraude, la Méchante Sorcière Verte Sexy, qui est donc l'ennemi public numéro un de ce film annonce à sa petite sœur la Méchante Sorcière Rouge Sexy que le Magicien est un vil goujat puisqu'il fait le coup de la boîte à musique de Mémé à tout le monde, et que jamais il ne l'épousera, jamais il ne vivront heureux pour toujours, et que jamais elle ne sera sa reine puisque la reine, ce sera la Fée Glinda. Cette révélation brise le cœur de la pauvre Méchante Sorcière Rouge Sexy, qui plonge alors du côté obscur de la force en ... mangeant une pomme. Non, je ne ferai aucun commentaire sur ce choix. La pomme est verte, et à la suite d'une réaction allergène, la sorcière se retrouve aussitôt métamorphosée en dark sorcière gothique à la couleur de peau assortie au fruit. Morale de l'histoire : suite à la viande de cheval dans les lasagnes au bœuf, méfiez-vous des expériences égarées de Bruce Banner dans vos pommes. Une fois métamorphosée, elle n'a qu'une idée en tête : se venger du malotru qui a osé la tromper. Messieurs, voilà où conduisent vos adultères.
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Félicitations, votre Méchante Sorcière Rouge Sexy évolue en Hulk ! |
Oscar, loin de se douter que son ex s'est changée en ado gothique vexée et furax de s'être fait lourder, se promène joyeusement au pays des arcs-en-ciel et des levers / couchers de soleil dans une jolie bubulle de savon de sa nouvelle copine, la Fée Blanche, qui l'emmène dans son pays, le pays où tout le monde a l'air d'être un Bisounours lobotomisé aux moustaches bien cirées. Le bestiaire de ce charmant endroit est composé de Munchkins (-5 en force, +3 en chansons paillardes), de fermiers (-3 en intelligence, +4 en maniement de la pioche) et de Ferblantiers (-6 en agilité, +6 en cosplay steampunk), des joyeux bonshommes excellant dans des tâches aussi vitales lors d'une bataille que le chant et la couture. En plus de cela, au pays d'Oz, les habitants n'ont pas le droit de tuer. C'est sûr que livrer bataille sans pouvoir tuer ses adversaires, c'est un petit peu handicapant. Mais pas de crainte, le Magicien va réaliser la prophétie de toute façon, parce que c'est écrit et qu'on nous a demandé de laisser nos cerveaux à l'entrée de la salle de toute manière.
La Méchante Sorcière-Hulk (ex "Méchante Sorcière Rouge Sexy") arrive alors faire un peu de provoc au pays des Bisounours, exactement comme dans un clash de Cortex ; c'est un passage creux, inutile et, ah, oui, un peu à l'image du film, en fait. Je vous le résume :
• Une grosse boule de feu perce le dôme magique en bulle.
• Dans la boule de feu, la Sorcière-Hulk.
• La Sorcière-Hulk provoque tout le monde à coup de
"wesh tavu je fè peur sisi, téma kom je sui tr0 dark ! Et toi le b0ùfon, je vé tfèr soufrir kom tu ma fé soufrir, nik ta mère. Glinda, t tr0 une p*te, azy pétasse en plus t mosh.".
• La Sorcière Hulk vole un balais, le peint en noir (pck c tr0 d4rk), ajoute un moteur qui fait du bruit et de la poussière exactement comme sur le scooter de Kevin votre voisin de 15 ans.
• La Sorcière-Hulk s'envole au loin sur son balais fraichement tunné.
Mais même si recevoir les provocations d'une ado kikougoth pyromane fait certes très très peur, il en faut plus pour abattre le moral de la Fée Blanche. Le Magicien quant à lui a bien les chocottes, mais comme toujours dans ce genre de film, l'idée du siècle va lui venir aussi surement que les paroles de
Yesterday sont venues à McCartney durant un rêve. Il briefe donc son crew de Bisounours sur la procédure à suivre et les choses à fabriquer, parce que
"oui, je suis un escroc, eh bien voilà l'escroquerie la plus énorme de ma vie, je vais tous vous duper, hahaha". Et voilà tout le peuple en train de travailler, suant corps et âme afin de préparer la bataille.
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"¡Viva la revolución ! " |
La bataille ─ très brève et absolument pas épique, même la bataille finale dans
Twilight l'est plus ─ se déroule dans le champ de coquelicots, dont les fleurs ont un parfum soporifique. ... Attendez. N'est-ce pas plutôt la Sorcière-Hulk qui, dans le film de Fleming, ensorcèle ces fleurs pour empêcher Dorothy et ses amis de rejoindre la Cité d’Émeraude ? Bah, peu importe, on n'est plus à un détail près de toute manière. Ce champ a été stratégiquement choisi par le camp des gentils qui ont préparé un piège repérable à 10km, mais comme les méchants sont toujours un peu aveugles (ou totalement stupides, au choix), ils tombent dans le panneau. Les babouins mutants des sorcières trop flemmardes pour se battre elles-même s'endorment parmi les fleurs, mais deux d'entre eux parviennent à capturer la Fée Blanche qui n'a même pas idée de se servir de sa baguette ne serait-ce que pour crever un œil à ses ravisseurs (hé, il est dit qu'on n'a pas le droit de tuer, mais rien n'est spécifié sur le fait de mutiler gravement autrui) ; Autre image très valorisante que nous véhicule ce film : les blondes sont totalement crétines. Oui, les clichés ont la vie dure, merci Disney. La baguette, qui devait en avoir marre de rester inutilement dans la main d'une cruche pareille décide de se faire la malle, et tombe alors aux pieds de la gamine en porcelaine qui la récupère.
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La Méchante Sorcière Verte Sexy au réveil, sans makeup. Photo non-retouchée. |
La Fée se retrouve enchainée à des poteaux, et là je ne comprends de nouveau plus rien : la Méchante Sorcière Verte Sexy la menace de lui arracher tout le bien qu'elle a en elle et lui balance des rayons d'électricité verte qui n'ont pas beaucoup d'effet, voire pas du tout. La Fée Blanche fait alors preuve d'un communisme à toute épreuve et clame qu'elle peut bien mourir,
"le rêve du peuple survivra ! ". Dans le même temps, Oscar le Magicien s'infiltre dans le palais et met son incroyable plan au point (qui consiste à se faire passer pour mort pour devenir un invincible fantôme de fumée qui fait peur, haha c'est trop malin comme plan), et la poupée vivante en profite pour libérer sa copine la Fée et lui rendre sa baguette, afin qu'elle puisse affronter sa rivale la Méchante Fée Verte Sexy, qui avait assassiné son père. L'heure de la vengeance a donc sonné, et c'est un combat absolument terrible (et d'un ennui mortel, le tout cousu de fil blanc, mais chut, regardez-donc tous ces jolis effets spéciaux) que se livrent les deux femmes. Et rebonjour les stéréotypes :
"aaah ma baguette magique est tombée", "je peux ramper pour l'atteindre, arrrgh", "la force est grande en moiii", "niark niark je suis trop maléfique", "raaah je lutte", etc avec des plans dignes d'être extraits des films
Harry Potter. La Fée en profite d'ailleurs pour placer encore quelques unes de ses belles idées communistes, et finalement, elle l'emporte puisque la Méchante Sorcière Verte Sexy se retrouve démaquillée, sans crème de jour ni fond de teint, et perd même sa perruque dans la bagarre. Honteuse, elle s'exile donc avec ses gorilles volants. Sa sœur la suit aussi parce que ohlàlà l'humiliation, quoi.
S'en suivent des réjouissances, des embrassades, de l'amour en veux-tu en voilà, la paix règne de nouveau, joie joie, bonheur bonheur. Le film se termine sur une scène qui semble copiée / collée du film de Fleming mais en bien pire : une distribution de cadeaux lourds de symbolisme par le Magicien d'Oz au son d'une musique mièvre à souhait, dans une salle inondée de la chaude lumière d'un coucher de soleil. Parlons-en de ces cadeaux d'ailleurs : un sourire en papier pour le personnage le plus inutile du film, un nain que je n'ai même pas pris la peine d'évoquer, un couteau-suisse high-tech pour le chef des Ferblantiers-steampunks, une famille adoptive pour l'orpheline en porcelaine ("oooh, trop mignooon"), l'amitié d'Oscar pour le ouistiti (pour ce que ça vaut, des bananes auraient été une meilleure récompense), et un gros palot pour la Fée. Voilà.
Bravo.
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En sortant de la salle, il pleuvait. La jeune fille de la file d'attente était en train de discuter avec ses amis. Elle m'interpella en me voyant. "Alors, t'as trouvé ça comment ? ". J'ai horreur des inconnus aussi familiers.
"Je n'aime pas trop qu'on se foute de ma gueule".
Mon écharpe claquait au vent, c'était ma cape de justicière. Je venais de sauver de mon esprit d'une lente noyade.
Je viens de vous spoiler tout le film, du coup. Non, ne me remerciez pas, c'est mon job.