lundi 30 septembre 2013

Lo-lii-ta

  Je t'avais déjà parlé dans l'un de mes précédents articles de mon manque d'intérêt à parler du lolita et de ce que j'en pense. Suite à quelques petits trucs qui se sont produits malgré moi ces derniers jours dans la communauté lolita, j'ai envie de te parler de la représentation que j'ai de ce style et ma manière de l'aborder. Et comme je serai bien incapable de te donner une définition exacte de ce qu'est le lolita et qu'il existe autant de représentations que de lolitas, le propos qui suit ne tient qu'à moi, tu es donc tout à fait libre de penser autrement.

  Je vois le lolita comme une vaste toile vierge. Quelque chose de beau, d'immaculé, n'attendant qu'une seule et unique chose : que l'on vienne y apporter une part de soi, de nos goûts, de ce que l'on est, de notre âme. Je crois d'ailleurs pouvoir dire sans hésitation aucune que c'est bien le seul style que je parvienne à percevoir de la sorte, et c'est bien pour cette liberté d'expression et de créativité qu'il autorise que je l'apprécie tant.
Certaines choisiront la voie sobre de l'Old School lolita pour s'exprimer et se sentir bien. D'autres préféreront opter pour l'excentricité de l'Over The Top. Pour ma part, si je m'épanouis au quotidien à la fois dans un lolita me paraissant sobre et dans d'autres styles, j'apprécie m'amuser, m'exprimer et m'autoriser à être moi-même lors d'occasions exceptionnelles comme le sont les événements, les conventions et autres joyeusetés (parce que je ne porte pas des cornes au quotidien, faut pas déconner non plus, hein). Après tout, quel intérêt à porter une mode aussi extrême que le lolita si c'est pour devoir se sentir à l'étroit à nouveau en s'entravant et en s'emprisonnant dans des carcans de restrictions ? Autant s'habiller "normalement", en ce cas. Le lolita c'est vraiment chouette, c'est pour cela que je ne comprends pas ces ridicules guerres qui éclatent la communauté entre Old School VS OTT. L'un n'enlève rien à l'autre, il y a du catastrophique dans l'un comme dans l'autre tout comme il y a du très chouette. Je souhaiterais simplement que les deux coexistent en harmonie et que chacun porte ce qui lui fait plaisir et lui permette de s'épanouir. Je suis par ailleurs vraiment désolée pour l'état dans lequel j'ai mis certaines de mes camarades, et je peux même les comprendre. Je suis désolée de contempler de tels crêpages de chignon pour des choses aussi futiles que des fringues. Ça me désole. Vraiment. Personnellement, j'aspire à tellement plus que savoir qui de l'Old ou du New School est le meilleur lolita, c'est pourquoi les querelles advenues dernièrement me sont passées totalement au-dessus de la tête ; Je cherche simplement à m'élever, m'épanouir et m'accomplir en tant qu'être humain. C'est d'ailleurs ce que je souhaite à tout le monde d'atteindre, l'épanouissement. Et si médire sur autrui peut permettre à certaines de se sentir mieux et de faire un pas sur le chemin de l'épanouissement personnel, alors j'en suis heureuse.

  Je veux croire que le lolita n'est pas un style figé et immuable. Je veux croire que l'on peut être soi-même en le portant. Je veux croire que l'on peut être pote avec une EGL Old School si l'on est une sweet OTT parce que l'on est des gens ouverts. Je veux croire que l'on peut discuter et s'enrichir d'un échange avec autrui plutôt que de rester dans des idées connues et rassurantes. Bien sûr que l'on peut préférer l'une ou l'autre des branches que ce style emprunte, mais un dialogue permet de s'enrichir tellement. Et puis, ce doit être terrible à vivre au quotidien de se braquer lorsque l'on voit poindre soudain une chose non conforme à ce que l'on connait et différente de ce que l'on aurait souhaité. Alors, plutôt que de lui jeter des cailloux, pourquoi ne pas s'étonner de la curiosité de la chose, chercher à la comprendre ou au moins à la tolérer ? Mais peut-être est-ce bien de ma faute, peut-être ai-je une trop haute opinion des gens et des choses et que c'est bien de ma faute de ne pas comprendre pourquoi il est préférable de se braquer plutôt que de s'ouvrir, auquel cas j'en suis vraiment navrée.

  Et c'est bien parce que j'aime vraiment la multiplicité des visages du lolita que je déplore le fait qu'on ne perçoive pas nécessairement en quoi le lolita peut permettre de s'amuser, d'être soi, de s'exprimer, de créer, de se libérer, de se sentir heureux, d'être plus que des vêtements, d'être un tout.
Sur ce, sois heureux qui que tu sois, et spread the love. Pluie d'amour sur ta tête ! (ノ◕ヮ◕)ノ*:・゚✧

1 commentaire:

  1. Cet article résume à lui seul pourquoi je me suis complètement détachée du mouvement gothique, pour finalement ne plus m'y sentir bien et quasiment le renier. Ces querelles intestines, sur des sujets aussi triviaux que les vêtements ou la musique (dans le cas des gothiques) me prend réellement la tête, et je crois que c'est hélas le cas dans de nombreuses communautés.

    Le plus ironique je crois, c'est qu'une super bonne copine japonaise me disait il y a peu qu'elle aimait bien sortir avec des lolitas (alors qu'elle même est une EGL) plus colorées parce qu'elle a l'impression de découvrir de nouvelles choses. Et elle s'est très bien intégrée à quelques filles plus gothiques (classiques, disons) qui elles aussi ne voyaient aucun inconvénient à partager leurs goûts. Du coup, il me paraît ridicule que les "précurseurs" (si je puis dire) même de ce style soient aussi ouverts, et que ceux qui s'en inspirent soient tout le contraire.

    C'est réellement dommage qu'une mode aussi libre et prétendument joyeuse, décomplexée et pleine d'inspiration soit clouée au sol par des disputes stériles et des règles qui n'ont aucun sens. C'est aussi la raison pour laquelle, malgré mon look qui d'après ladite copine japonaise, s'apparenterait à du dolly kei (je ne sais même pas ce que c'est), j'ai du mal à me lier à des filles vêtues comme des lolitas dans les conventions ou ailleurs : la plupart du temps elles ont l'air d'être réellement en guerre contre celles qui ont le malheur de ne pas correspondre à "leur" vision du lolita.

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