dimanche 21 juillet 2013

La sortie du dimanche - Pacific Rim


 J'ai vu Pacific Rim, l'autre jour. Et là lecteur, tu ne vas pas me croire, mais j'ai trouvé ça plutôt cool. Je savais bien que Del Toro ne pouvait pas totalement me décevoir  - je déconne, j'y suis allée avec tous mes gentils préjugés sur le cinéma qui use de plein d'effets spéciaux et de trucs qui font BOUM BAAAOUM BADABOUM ROAAAR, bref, tu vois un peu le tableau, en me disant que ça avait beau être signé Del Toro, ça allait forcément être méga nase juste parce que c'est bourré de jolis effets spéciaux (heureusement que je suis le genre de personne qui s'évertue à dire "ouvrez vos chakras, oubliez vos préjugés, essayez, découvrez, #YOLO", hein...). D'ailleurs j'avais vu After Earth et Man of Steel il y a un petit bout de temps, et ça m'a tellement déprimée que je n'ai même pas pris le temps d'écrire un article à ce sujet afin d'oublier au plus vite ces catastrophes cinématographiques. D'ailleurs, je n'écrirai jamais d'article dessus, même sous la torture ; Je considère avoir déjà trop souffert en m'infligeant ces visionnages.

Autant te le dire tout de suite avant de poursuivre : je crois bien que la seule raison pour laquelle je suis sortie de la salle un grand sourire aux lèvres au lieu de beugler comme un veau en tendant mon majeur à l'industrie du cinéma comme je le fais d'ordinaire, c'est le fait que pendant tout le film, on voit des robots géants foutre sur la gueule à des dinosaures mutants. Oui, c'est juste ça qui m'a plut. Ça te surprend, hein ? Moi aussi à vrai dire. J'ai horreur des gens qui se disent bon public, parce que ça sonne à mes oreilles comme "je n'ai aucun sens critique et on m'achète facilement si les images sont jolies et que je n'ai pas trop à réfléchir", toutefois, quand on me met face à un film qui mélange quelques unes de mes grandes passions à savoir la science-fiction, les dinosaures, la robotique, les méchas, l'univers cyberpunk et les scénarios apocalyptiques, je deviens aussitôt  bon public (heureusement qu'il n'y en a pas des masses, des films qui mélangent tout ça, parce que ça me ravit les yeux, déconnecte mon cerveau et me donne la sensation d'avoir quatre ans et d'arriver à Disneyland pour la première fois. Bienheureux soient les gens bon public car il leur est permis de s'émerveiller.

Pacific Rim, c'est donc un scénario loin d'être révolutionnaire et très japanese-like : dans le futur, la terre subit une invasion extraterrestre n'ayant pas pour origine le ciel mais une brèche dimensionnelle sous l'océan. Ça devient drôle quand tu apprends que ces créatures extraterrestres nommées Kaiju sont en fait les dinosaures ayant vécu il y a des millions d'années sur Terre, revenus en version 2.0 reprendre leur territoire (eh oui, la météorite c'est du pipeau, la vérité c'est que les dinosaures étaient tellement malins avec leurs deux cerveaux qu'ils se sont tous tirés coloniser d'autres planètes. Voilà). Ces néo-dinos étant tellement balèzes et increvables, les humains doivent construire de nouvelles armes surpuissantes : de titanesques robots nommés Jaeger, qui ressemblent curieusement à des personnages de Halo, conçus pour rivaliser au corps à corps avec les bestiaux. Oui. Au corps-à-corps. D'ailleurs on ne nous le montre pas dans le film, mais dans le futur, le catch robot géant / dino mutant est devenu un hobby très répandu et diffusé le soir sur NT1. Ces Jaegers sont dirigés par deux pilotes situés dans une petite cabine à l'intérieur de la tête de la machine, se mouvant grâce à un ingénieux système supra-technologique reliant un hémisphère encéphalique de chacun des deux pilotes à une partie du robot. Donc en gros, un pilote s'occupe de coller des beignes avec son bras gauche, et l'autre avec son bras droit, les deux pilotes étant reliés l'un à l'autre par le cerveau et les souvenirs, et un tas de trucs faits pour embrouiller le spectateur qui comprend juste que tout ceci est très scientifique donc très compliqué et que le principal c'est qu'il faut deux pilotes avec si possible un lien fort les unissant, et après on s'en fiche un peu. Bon.
On suit les aventures de Raleigh et de son frère, des types trop cools pour pouvoir faire long feu. Du coup, hop, forcément, le frère aîné décède dans un combat contre un Kaiju (et en plus, on leur donne des petits noms à ces bestioles. Des vrais noms de catcheur, style Sharp Horn, Leatherback ou Reptile, avec en plus des catégories de niveau. Style Nv 1: poids plume <1200 tonnes, Nv 3 : poids lourd <3200 tonnes, et l'ultime Nv 5 : mastodonte > 5000 tonnes), Raleigh se retrouve tout seul et parvient tant bien que mal à ramener la carcasse de son Jaeger sur la terre ferme (oui, parce que comme la brèche se trouve dans la mer, il s'agit surtout de catch marin). Mais je ne vais pas te spoiler tout le film, ce serait vraiment vilain de ma part, d'autant plus que pour le coup, c'était pas si pire, même si c'est parsemé d'incohérences et de poncifs, que ça ressemble un peu sur la forme à Big Man Japan de Matsumoto qui aurait croisé le bestiaire de Monster Hunter et les speechs du Seigneur des Anneaux (ah, vraiment, à la fin du film, j'ai cru voir Aragorn brandir son épée en clamant "A day may come when the courage of men fails, when we forsake our friends and break all bonds of fellowship, but it is not this day, etc").

Carrément moins mauvais que Transformers, aussi propre qu'Avatar, aussi badass que Godzilla, aussi chouette que Goldorak, Pacific Rim est le genre de film qui flatte ton égo de geek à grands renforts de jolies images, d'effets spéciaux qui te font retomber en enfance tellement tu t'en prends plein les mirettes, et toute cette chouette profusion de bagarres scientifico-futuristico-apocalyptiques au détriment du scénario que l'on perd finalement de vue dans cette surenchère d'effets numériques. En somme, un film bête, creux et blasant qui n'innove en rien, à des milliards de kilomètres du style habituel de Del Toro, mais qui plaira toutefois aux fans de méchas et de kaiju-eiga.

2 commentaires:

  1. Je comptais justement voir ce film prochainement. C'est mon côté parfois j'ai sept ans qui me l'ordonne en fait, parce que des dinosaures géants et des robots moi ça me fait toujours quelque chose, alors si en plus ils se foutent sur la gueule...

    Mais bon, c'est clair que ça n'a pas l'air non plus particulièrement intelligent et j'ai bien peur d'être déçue d'une certaine manière, sauf si j'y vais en mettant mon cerveau sur /off.

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    1. Haha, c'est plutôt bien de garder ce côté enfantin ! Et puis il faut dire que les films de monstres géants, cest franchement chouette.
      Ah, en effet, ce n'est absolument pas intelligent et tu as plutôt intérêt à laisser ton cerveau à l'entrée de la salle, ça c'est sûr. J'espère que tu passeras malgré tout un bon moment !

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